Hajar Bali : Une exploration d’humanité (Partout le même ciel)
- Christiane Chaulet Achour
- il y a 1 heure
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En avril 2016, de passage au Niger, Hajar Bali répondait ainsi à la question sur ses thèmes de prédilection dans l’écriture : « J’aime insérer la grande Histoire dans des histoires très intimes ou familiales. Faire évoluer mes personnages dans des quotidiens marqués par les événements subis et qui les ont faits tels qu’ils sont aujourd’hui, sans forcément qu’ils en aient conscience. (…) Disons que je raconte les destinées de gens normaux souvent confrontés à des événements très ordinaires (…) ou sortant de l’ordinaire : une sale affaire, une fin du monde, la maladie, etc. Des moments où ils se posent des questions sur leur nature profonde et leur rapport au monde. » Cette réponse pourrait être reprise pour présenter le roman qui vient de paraître à cette rentrée – chez Belfond en France et chez Barzakh à Alger – Partout le même ciel.
L’insolite de sa thématique, l’inattendu de son écriture, poétique et réaliste, descriptive et introspective avec de nombreuses piques d’humour, m’avait déjà frappée dans son roman précédent, Ecorces (2020). Depuis ses premières créations (théâtre et nouvelles), une écriture singulière s’imposait qui fait de Hajar Bali, une écrivaine et une écrivaine algérienne identifiable car n’empruntant jamais les sentiers battus ou, quand elle les emprunte, les faisant bifurquer. Que défendait-elle pour ses textes antérieurs ? Dans un entretien, elle précisait : «l’histoire intime (le dedans) ne doit pas être une héroïsation des sujets, mais, au contraire, une mise en lumière de ces petits riens, ces lâchetés, ces mensonges qu’on refuse même de s’avouer à soi, et qui pourtant aideraient à expliquer pourquoi nous sommes si désemparés et pourquoi, finalement, beaucoup d’entre nous ont recours à la violence ». Je remarquais déjà que Hajar Bali sollicitait un lecteur actif, en éveil, acceptant de sortir des schémas habituels, de les questionner et d’en montrer les mécanismes insoupçonnés. A travers les personnages mis en scène, rien ne va de soi, tout est déconstruit par rapport à nos représentations confortables.
Une entrée narrative surprenante
Etonnement dès l’ouverture du roman : nous sommes confrontés à un jeune couple algérois, Adel et Wafa, en train de voler une vieille dame qu’ils ont suivie depuis le marché, son allure indiquant qu’elle pourrait les sortir de la difficulté financière d’Adel :
« Les vieilles dames qui font le marché toutes seules, la plupart du temps, elles vivent seules. Sinon, il y aurait quelqu’un d’autre pour les courses. Celle-là , en plus, est coquette. Boucles d’oreilles et souliers confortables. On s’est dit, elle doit être riche. Elle a les cheveux blancs, coiffés, bref elle a l’allure distinguée, un peu comme une vieille Française. Si ça se trouve, elle n’est même pas d’ici ».
Manifestement, ils n’ont pas un profil de délinquants et pourtant ils volent une vieille dame, certes avec un peu de gêne surtout pour Wafa, mais ils le font. Leur butin est assez minable et le mauvais traitement infligé leur donne des remords qui les faits revenir sur « le lieu du crime »… et alors tout s’enclenche de manière inattendue. Ils sont piégés par le fils quadragénaire de la vieille dame, Slim, qui ne les dénonce pas en échange d’une relation de services – Adel pour des travaux dans la maison et Wafa pour s’occuper de la vieille dame – et d’une relation de transmission pour les deux : accepter d’être guidés car manifestement, selon Slim, ils ont besoin d’être « éduqués ». Slim formule, en monologue intérieur, son projet : « Je suis reconnaissant à Dieu de m’avoir mis sur le chemin de ces créatures. C’est ça qu’ils ne savent pas encore. J’ai enfin une mission : les guider vers la lumière. Merci mon Dieu ». En réalité ce projet ainsi formulé est une sorte de leurre puisqu’à la lecture, on se dit qu’ils sont tombés sur un islamiste prêt à les convertir. Il n‘en sera rien.
Le triangle qui se forme ainsi n’est pas le triangle habituel du vaudeville – le mari, l’épouse, l’amant – mais un triangle à la fois générationnel, amical et amoureux dans lequel don et réception ne sont pas un sens unique, de l’aîné vers les jeunes ; il est aussi de Wafa/Adel à Slim. « L’appartement de Slim devient un refuge pour le couple, lieu de découvertes littéraires et cinématographiques mais aussi de longs débats. Leur présence constitue une raison d’être pour Slim qui les rencontre alors qu’il est en pleine effervescence intellectuelle et religieuse. Vivant avec sa mère âgée, il passe ses journées à lire et à remplir des carnets entiers d’observations pseudo mystiques et de réflexions relativement nouvelles. Il a d’abord voulu jouer le rôle de mentor, guidant le couple dans leurs lectures – particulièrement Wafa qui a pris goût grâce à lui à la philosophie. Il se rêvait en sauveur, mais au fur et à mesure il apparait aussi perdu qu’eux. Leur relation gagne en égalité et en ambiguïté » écrit Maya Ouabadi. (https://www.en-attendant-nadeau.fr/2025/08/28/une-saga-amicale-hajar-bali/)
Nous partons dans le voyage inattendu à trois, Wafa Zidani 17 ans, Adel Mourid 20 ans et Slim Souami, 40 ans, à Alger la plupart du temps, dans le Sud les mettant à l’épreuve de leurs désirs et séparés les uns des autres : Slim vers l’Egypte et le couple dans l’espoir d’une installation au Canada.
La narration n’est pas un long fleuve tranquille
Paresseusement habitués à un récit sagement chronologique et raconté par un narrateur, l’auteur ou un personnage, il nous faut, cette fois, deviner qui parle. Non seulement, c’est une découverte à chaque chapitre mais à l’intérieur des chapitres, dialogues et monologues rythment nos découvertes. Cette polyphonie narrative, surprenante, oblige le lecteur à être attentif.
S’imposent aussi, mêlées au récit central, les méditations de Slim dans ses carnets, en italiques, dont les énoncés ne sont pas toujours d’une accessibilité évidente. On comprend, néanmoins, que la réflexion sur le temps, son écoulement, son immobilité, sa concentration en un point, annihilant sa progression, obsède Slim qui traduit son obsession de différentes manières : « Comme une goutte tombe d’un verre, chargé de quelque dépôt, le temps tombe ».
Le policier, chargé de l’enquête sur la mort de Slim, parle en ces termes de ces carnets : « J’ai tout lu, enfin, parcouru, j’ai dit à mon supérieur que c’étaient juste des élucubrations de philosophe raté. Je les connais, ces fils à papa qui se sentent supérieurs, et incompris, de surcroît. Et ça te pond des textes indigestes, rien que pour t’enquiquiner. (…) Ce Slim est assez tordu pour avoir tout prévu, c’est-à -dire, brouiller les pistes. Rien que pour en rire, depuis son paradis. Ou son enfer ».
Trois grandes parties structurent le récit. La première, de dix huit chapitres, a pour titre « Le mouvement du point » et conduit jusqu’à la décision de Slim de partir au Caire : « On est heureux tous les trois. Pourquoi le nier ? Il faut pourtant que je m’en aille. Loin. Il le faut. Maintenant. Avant que je bousille leur histoire d’amour avec mes prétentions à me faire aimer de cette enfant ».
La seconde, « Où en sont-ils de la guerre ? » est composée de vingt chapitres avec les événements marquants que sont le mariage d’Adel et Wafa, la naissance de leur fille, Leïla, la révolte populaire, le retour et la mort mystérieuse de Slim, l’exil.
Enfin la dernière partie de trois chapitres, « L’Enquête » sur la mort de Slim évidemment –suicide ou meurtre ? – est construite magistralement à travers le regard du policier et des sept témoignages recueillis, donnés intégralement : Wafa, Hassan Marakchi, Mustapha Mendil, Mokhtar Benamar, Fatimata Goida, Adel Mourid, Anissa Sellama. L’enquête est close sans être résolue et le dernier mot revient à Adel qui lit le dernier message en italiques de Slim, écrit la veille de son assassinat : cette fois, son contenu est clair ; il écrit jusqu’au bout, comme Mouloud Feraoun, et il attend ses assassins. Tous les personnages croisés ou rencontrés précédemment réapparaissent dans cette finale avant que la famille Mourid ne prenne l’avion pour le Canada.
« La grande Histoire dans des histoires très intimes ou familiales »
Quand le récit commence, nous sommes en 2010. De la décennie noire qui a tant occupé les romanciers algériens – une cinquantaine de romans – il n’est pas question. Aucun des trois personnages du triangle n’y fait même une simple allusion. Par contre la grande révolte populaire, le Hirak, est bien présente dans le roman, sans être nommée ainsi. Elle occupe onze chapitres de la seconde partie sans que la matière romanesque lui soit complètement consacrée. Les corrompus et les profiteurs quittent le pays et Slim note dans son carnet : « C’est comme si, tout d’un coup, la Nation, adolescente, se voyait pousser des boutons ».
Adel est toujours tendu vers l’exil : partir d’Algérie pour refaire ailleurs une vie dont il serait fier pour lui et les siens. Slim croit que « Le Grand Soir est venu. Il faut en finir avec ce système pourri. Le détruire, le briser. Faire des dégâts ». Les manifestations dans les rues d’Alger sont évoquées dans un chapitre au titre étonnant, « Confidences »… Adel et Wafa reportent leur départ au Canada.
Dans son entretien avec Faris Lounis, la romancière explique qu’elle souhaite « comprendre notre rôle dans l’universel, depuis notre terre d’Algérie et avec toutes les influences de l’histoire et des mouvements humains qui ont façonné notre personnalité telle qu’elle est aujourd’hui. (…) Mes personnages ne portent pas sur leurs épaules le poids de l’histoire coloniale parce qu’ils sont passés à autre chose. En cela aussi, je les ai voulus résolus, pragmatiques, modernes, tels que je les vois. (…) Le Hirak, pour moi, a été le moment clé où certains clivages ont vite été dépassés, parce que nous pouvions parler tous ensemble ». (https://actualitte.com/article/125853/interviews/partout-le-meme-ciel-de-hajar-bali-la-joie-intranquille-d-une-algerie-qui-s-eveille 01/09/2025 Faris Lounis )
Pas de côté
Il y a une manière d’insérer que j’aime particulièrement chez Hajar Bali et qui, dans ce second roman, est très active, ce sont des apartés, peut-être pas utiles à la cohérence narrative mais l’éclairant. Ils portent sur une lecture, une séquence du quotidien algérois ou sur l’inattendu des pensées des protagonistes. On ne peut tous les relever mais en donner trois exemples !
Adel vient de brutaliser ce petit bout de vieille femme et le couple l’allonge sur son lit, lui scotche la bouche… « Elle paraît si menue, dans un coin du lit »… un blanc typographique et Wafa observe : « Une petite table de chevet avec un minuscule tiroir. Sur la table, un livre : Les Mille et Une Nuits. Avec des illustrations. C’est persan, je dis. Je l’ai lu sur Internet, les Perses peignaient sans tenir compte de la perspective. Tout le monde est de profil, des nez droits et des barbes en pointe, longues, parfois même tressés tellement elles sont longues. Sur l’une des illustrations, on voit des corps mêlés, dans des positions érotiques. Les anciens sont comme nous, je me dis. Ils cherchaient le plaisir de la même façon. Depuis quand ça dure, tout ça ? Qu’est-ce qu’on a inventé de plus ?
Une femme accroupie, le derrière à l’air, présenté à un homme tout habillé, en méditation devant le spectacle qui lui est offert. Comme s’il ne croyait pas à son bonheur. Il prend le temps de réfléchir, priant Dieu de faire qu’il soit à la hauteur. J’ai eu ce sentiment, la première fois, avec Adel, quand il m’a embrassée. Je me disais… enfin ! J’étais heureuse et j’entendais son cœur battre contre ma poitrine. C’était bon. Oui, c’est sûrement comme une méditation. Ou une prière. Mon Dieu faites que ça dure, mon Dieu faites que ça dure ».
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Plus loin, c’est Slim qui savoure, en monologue intérieur, les appels à la prière : « Un premier muezzin, puis un deuxième, un troisième. Ils se suivent jamais synchrones.
Cela ressemble à un canon, avec des voix aux textures différentes. Le premier est jeune, il donne de la voix avec force, comme avec rage. Le suivant est vieux, une voix chevrotante, nasillarde. Le dernier, lui, a l’air intimidé, c’est peut-être sa première fois ? Il innove quand même tant est forte sa foi. Il module à l’infini ses fins de phrase, au point que je dois tendre l’oreille pour percevoir les nuances qu’il introduit, et qui se diluent dans les bruits devenus lointains du quotidien.
On ne peut pas rater l’appel à la prière, avec ces multitudes vivantes qui vous y invitent partout, qui enveloppent la ville de leur constance ».
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Un aparté m’a particulièrement émue, me rappelant des souvenirs : des musiciens du Sud dans les rues d’Alger, « les sons des tambours et des castagnettes »… disons plutôt au son des kakabous. C’est Adel qui regarde et nous transmet la scène mais aussi une petite algéroise d’il y a longtemps :
« Trois grands gaillards souriants jouant des rythmes entraînants. Les têtes serrées dans des chèches aux couleurs criardes, ils dansent et implorent saints et démons pour le retour de la pluie.
Timbres hauts, voix fortes, Ã la fois joyeuses et nostalgiques.
De quoi faire pâlir tous les ténors de la Terre, dit Slim.
Il ajoute : Réminiscences d’une vie du fond des âges, où, seigneurs des steppes et des savanes, nos ancêtres conciliaient joie de vivre et accueil des saisons.
Des enfants entourent le trio et dansent en tapant des mains. Une petite mendiante (dix ans ?) a écarté les bras et tournoie au rythme du tambour. L’un des musiciens, son chèche comme un nid retourné face à nous, tend les bras vers les balcons et les fenêtres, nous sourit en nous invitant à jeter des pièces. Les pièces de monnaie pleuvent sur le petit groupe en haillons ».
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Des portraits plus psychologiques que physiques
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Il faudra que le roman déroule son support anecdotique pour qu’on parvienne à se faire une idée du physique des protagonistes. Depuis le début, des petits indices étaient semés mais c’est plus leur psychologie qui est ciselée que leur apparence visible. Ainsi, au lendemain de l’agression, lorsqu’elle se réveille, Wafa donne quelques éléments d’autoportrait : elle craint d’être enceinte, elle a un bouton sur le bout du nez, « je devrais changer de lunettes. J’aimerais tellement être autre chose (…) Je n’ai même pas envie de me regarder dans la glace (…) ».
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Plus loin, Slim complétera le portrait de Wafa : « Comme elle est maigre et pâle ! Cette fragilité me fascine. Une robe longue, trop large pour elle, le fichu jaune sur la tête qui laisse quand même s’échapper deux lourdes tresses d’un noir de jais ». Et d’autres petits détails seront semés tout au long du récit.
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C’est dans le sixième chapitre, « Un chat errant », qu’Adel donne un premier portrait de Slim : « -Dans son bureau, t’aurais dû voir, Wafa, il y a un olivier dans un grand pot, son tapis de prière au pied de l’olivier, et des bouquins partout. Impressionnant. Il dit qu’il est le fils spirituel de saint Augustin, qu’il a eu une vision à Souk Ahras, au pied d’un olivier. Il faisait une sieste en solitaire et a ressenti quasiment physiquement une invitation à se purifier. Il n’est pas fou, c’est juste un intellectuel. Il parle de repentir, prétend avoir mené une vie trop dissolue. Et alors, ses parents lisaient tout, sans distinction ».
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Partout le même ciel est aussi un roman des familles, passées au crible du regard tendre et souvent narquois de la romancière, toujours précis et sans lourdeur sociologique du type « attention, je vous campe une famille algérienne ! » … Celle de Slim esquissée, des « communistes » dans l’Algérie d’antan…, celle d’Adel, fracturée avec la double face de la tante Carabosse, celle de Wafa, refuge et repoussoir. Et enfin celle d’Adel et Wafa dont on ne sait trop ce qu’elle deviendra mais qui a engagé un vrai combat contre les traditions.
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Slim se confie à Wafa dans son cahier : « Le romancier, tu sais, Wafa, est comme tout créateur. Il se refait en permanence. Il enlève des bouts ici et là , va chercher dans le passé d’autres bouts, fait surgir du tréfonds quelques éclairs de génie ou de noirceur. Ce modelage est à chaque fois unique et insatisfaisant pour lui. Quelque chose est imparfait. Alors il recommence ».
Sans grand risque de se tromper, attendons avec appétit le troisième roman de Hajar Bali. Que sera-t-il après Partout le même ciel, roman policier qui n’en est pas un, roman d’amour qui lie et sépare, roman réaliste et poétique qui prend le réel à bras le corps et le tient à distance ?  Hajar Bali, certainement une des écrivaines qui compte dans le paysage littéraire algérien.
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Marche-arrière…
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Ce roman est le second de Hajar Bali. Écorces avait été édité simultanément en Algérie (Barzakh) et en France (Belfond) en janvier 2020, comme Partout le même ciel, trois années plus tard. Il n’est jamais inutile de présenter un auteur, en dehors de celles et ceux dont les médias assurent la publicité ; la plupart des autres demeurent de grands inconnus. Hajar Bali, pseudonyme de Djalila Kadi-Hanifi, est une de celles qui ont relevé le défi d’exister culturellement dans un pays gangrené par la violence, la mort et l’exil, dans les années noires traversées. Enseignante de mathématiques à l’université de Bab-Ezzouar (Alger), elle disait avoir eu du mal à passer de l’écriture pour elle-même à son dévoilement public. Hajar Bali a publié un premier ensemble de textes théâtraux en 2009 puis en 2014, un recueil de huit nouvelles.
Cette sortie à découvert s’était accompagnée du choix d’un pseudonyme, geste protecteur de nombreuses écrivaines algériennes, d’Assia Djebar à Maïssa Bey. Mais ce pseudonyme n’est pas seulement un geste protecteur, il est aussi un geste réparateur, un message fort pour les femmes, malmenées dans l’univers familial, et un hommage à Assia Dejbar. Djalila Kadi-Hanifi, voulant redonner sa place familiale à sa grand-mère maternelle, répudiée à la naissance de sa fille, la mère de l’écrivaine, elle choisit de prendre son nom, « Bali ». Quant au prénom, il vient de Loin de Médine d’Assia Djebar : « elle y raconte l’histoire de Hajar, mère d’Ismaël et esclave d’Abraham, qui fut abandonnée dans le désert en compagnie de son fils Ismaël. Seule, cette femme, mère symbolique de la nation arabe, a ainsi subi l’épreuve de maintenir en vie son enfant. Le coran nous dit qu’alors Dieu fit jaillir la fameuse source Zamzam. Aujourd’hui, à la Mecque, les pèlerins citent le patriarche, mais combien sont-ils à évoquer Hajar ? »
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Hajar Bali, Partout le même ciel, Belfond, août 2025, 315 p. (Alger, Barzakh), 21 €




