Noël Herpe : "Je me vis comme un être délié, privé d’incarnation, une conscience perpétuellement prête à s’effondrer" (Je déménage)
- Johan Faerber
- il y a 23 minutes
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Passionnant : tel est le mot qui vient à l’esprit à l’issue de la lecture heureuse de Je déménage de Noël Herpe qui vient de paraître au Nouvel Attila. Un jour, Noël Herpe cherche à déménager. C’est l’argument premier : son appartement parisien ne lui sied plus, et il se met alors en quête d’un nouveau lieu, toujours dans Paris. Débute une série de recherches, de déconvenues et de réflexions labyrinthiques sur un Paris réel et rêvé, sur une identité flottante et sur la mélancolie qui frappe chacun. Un très beau récit entre Echenoz et Rohmer qui pense l’espace sur lequel Collateral n’a pas manqué d’interroger son auteur le temps d’un entretien.
Ma première question voudrait porter sur la genèse de votre passionnant nouveau récit Je déménage qui vient de paraître au Nouvel Attila. Comment vous est venu le souhait d’écrire sur votre recherche à Paris d’un nouvel appartement dans lequel déménager vous fait notamment tergiverser entre un bien à acheter dans le cinquième où “ce serait comme séjourner à l’étranger” ou encore un autre bien à acquérir “à côté de la maison où Verlaine est mort” ? A l’instar de vos précédents récits, Je déménage opère à partir d’éléments autobiographiques : s’agissait-il ainsi, comme vous le dites vous-même de continuer, à votre “modeste échelle, à explorer votre quotidien en y guettant des étincelles” ? Enfin, Je déménage s’inscrit plus largement dans une double généalogie : du côté du 20e siècle avec le Paris qu’explore Perec et du côté de la littérature immédiate avec les explorations arrondissement par arrondissement de Thomas Clerc ou les déménagements tels qu’Olvier Rolin les explore : aviez-vous ces textes à l’esprit lors de votre travail ?
Je connais bien et j’apprécie le travail de Thomas Clerc. J’ai longtemps été son “voisin de palier”, si j’ose dire, à l’Arbalète-Gallimard où paraissait mon Journal en ruines, tandis qu’il publiait Intérieur. Il me semble pourtant qu’il s’inscrit plus nettement dans le sillage de Georges Perec, par son goût d’épuiser un motif topographique, son refus de la psychologie, sa volonté de s’en tenir à la surface. Pour ma part, je serais plutôt tributaire d’une lignée d’autobiographes ou de diaristes que j’ai beaucoup lus et relus dans ma jeunesse (d’André Gide jusqu’à Michel Leiris). Il m’en reste une certaine croyance à l’intériorité, à l’analyse de soi, qui ne sont pas réductibles au mythe de l’autofiction qu’on nous sert aujourd’hui. J’ai la nostalgie persistante d’une vérité de mon être, que la littérature, dans sa précision et sa cruauté, me permettrait d’atteindre. Cela passait, au temps du Journal en ruines, par une dissection de mes névroses dont je me suis lassé. Depuis quelques années, j’ai davantage tendance à me projeter sur des scènes, qui se souviennent de ma passion enfantine pour le théâtre. Je me joue dans le regard des autres, en compagnie des autres, en conflit avec les autres. Je me regarde comme un petit personnage qui traverserait des microcosmes (l’université de province dans Dissimulons !, le petit monde cinéphile dans Souvenirs/Ecran…), en s’efforçant, désespérément, d’y trouver sa place. De ce point de vue, on pourrait dire que tout mon travail récent s’inscrit sous le signe du déménagement.
Il fallait donc que j’y consacre un livre. Mais je n’ai pas décidé d’y consacrer un livre. J’ai pris en un instant (je le raconte à la première page) la décision de déménager de mon rez-de-chaussée du onzième arrondissement. Ce que je ne raconte pas, c’est que cette décision a été inspirée en grande partie, et à demi consciemment, par le désir d’écrire à ce sujet. C’est-à-dire que j’ai créé une situation (quelque chose à quoi, dans le répertoire théâtral, je suis assez attaché) pour pouvoir m’y projeter. La situation me donne un cadre, une direction, un décor. En l’occurrence, une multitude de décors. Dans le va-et-vient entre eux, entre les différentes scènes qui s’y jouent, j’essaie de me surprendre.
Pour en venir au coeur de Je déménage, ce nouveau récit installe par la question de la recherche d’appartements un rapport organique à la ville. Introduit par la citation liminaire de Julien Green selon laquelle “Paris avait la forme d’un cerveau humain”, cette recherche tisse de Paris l’image d’un véritable labyrinthe voire un triple labyrinthe. Le premier de ces labyrinthes s’affirme à l’évidence spatial : Paris apparaît comme une suite de rues, de quartiers, d’arrondissements mais au coeur desquels vous n’opérez pas un déménagement à proprement parler. Vous déménagez le déménagement pourrait-on dire puisque déménager ne pointe que vers l’errance, l’hésitation et l’égarement. S’agissait-il ainsi pour vous de proposer un Paris labyrinthique de l’égarement qui souligne combien vous êtes, comme vous l’écrivez, “emporté par le sentiment du mouvement” : entre errance, égarement et fuite ?
C’est cela. J’ai lancé le déménagement comme une bouteille à la mer, comme un appel au mouvement. Il fallait que ça bouge. Et c’est vrai que le livre me représente en perpétuelle dérive, ne retrouvant plus mon chemin dans des quartiers que je connais cependant par cœur, utilisant le GPS pour sortir du Jardin des Plantes et me cognant, un peu partout, à un sentiment d’égarement. Comme si je cherchais obscurément à être abandonné, délaissé, en déshérence, à être privé de mes repères alors même que je les convoque. Il y a presque un état de scandale auquel j’aspire. Celui d’être là, tout seul, dans la grande ville, sans personne pour me tenir la main ou m’indiquer la bonne voie.
En même temps, ce chaos prend forme. Pas tellement à cause des scènes dont j’ai parlé (visites d’appartements, séances notariales), et qui n’en sont que le prétexte, le cadre un peu vain et dérisoire. J’ai l’intuition que ce qui compte, c’est une sorte de mélodie qui sous-tend chaque rencontre, ou marche dans la rue. Je suis très attentif (autant que je le puis) à un rythme inconscient qui se cache derrière la banalité du quotidien. A des ralentissements, des accélérations, qui font que tout à coup, des regards s’échangent avec des inconnus, des portes s’ouvrent, se ferment. On pourrait appeler cela, comme Mallarmé, des nœuds rythmiques, des harmoniques latents que le livre à écrire va révéler. A condition de maintenir un certain lâcher-prise, ce qui est l’équilibre le plus délicat car la tentation fatale est de fabriquer du sens.
Le deuxième labyrinthe dans lequel vous errez au coeur de Je déménage s’offre comme un labyrinthe qui n’a plus rien de spatial mais devient au contraire un labyrinthe temporel : un labyrinthe des différents âges de la vie. Allant de visite en visite, vous visitez Paris comme on revisite son passé, ce qui vous conduit à écrire notamment au moment où vous devez vous séparer d’affaires qui vous ont appartenu : “Je me cherche, parmi la foule des disparus. C’est le critère qui décide de ce qu’il faut garder : seulement les traces de mon existence.” En quoi ainsi ce Paris revisité est-il l’occasion de comprendre combien dans ce labyrinthe du temps, vous conjuguez simultanément les époques où vous étiez l’enfant de votre mère, l’amoureux éconduit : celui qui, malgré lui, éprouve comme vous l’écrivez “des bouffées de nostalgie” ?
La nostalgie est une autre des tentations fatales de l’écrivain. Dans ce livre, je ne crois pas qu’elle soit si présente. Sinon, parfois, dans les rêves où j’évoque mon ancien compagnon, et où se convoque un impossible qui revêt les apparences du possible. Le processus qui me guide, dans mes déambulations parisiennes comme dans ma liquidation d’archives, consiste plutôt à convier un temps immobile. Je me retrouve au cœur du Quartier latin, pareil au jeune homme que j’étais dans les années quatre-vingt, et qui traînait sa solitude dans de vieilles librairies. Ou bien je retrouve des annotations de ma main, oubliées, sur le journal intime d’un ami qui se moquait de mes tropismes. À chaque fois, c’est un morceau de passé qui me saute à la figure. Un passé vivant, présent, ressaisi dans sa fraîcheur et dont pourtant je ne sais que faire. Comme s’il y avait une clé à trouver, un mécanisme à inventer - pour tout recommencer à partir de cette jeunesse suspendue.
Il faudrait aussi interroger la question du lien. Je pense souvent aux films de Maurice Pialat : c’est en éprouvant la mort du lien qu’on éprouve le lien. Je ne cesse de constater ce qui se défait, ce qui se dénoue : les relations à peine ébauchées, les idylles imaginées et évanouies, les actrices qu’on a aimées et dont l’image finit à la poubelle. Mais ce n’est pas du tout sur le mode du “C’était mieux avant”, ou du “Jamais plus”. Je suis à l’affût, dans ce désastre, de minuscules connexions qui se recréent mine de rien, de signes de reconnaissance dont la seule raison d’être, sans doute, est de les écrire.
Le troisième et dernier labyrinthe que dessine Je déménage répond d’un labyrinthe existentiel qui trame les deux autres évoqués précédemment. Le labyrinthe dessine un curieux parcours comme deux autoportraits qui se superposent : un autoportrait en zigzag comme vous aimez à présenter votre récit auquel vient s’ajouter comme un calque ce que vous désignez comme votre “autoportrait en martyr”. S’agit-il ainsi en racontant cette recherche d’appartements de répondre à la question que vous-même vous vous posez : “Comment trouver ma place dans le monde ?” S’agit-il de trouver ainsi une plus ferme incarnation de vous, une manière de “ressaisir mon être”, dites-vous, puisque, dites-vous encore, “Je me fais l’effet d’un fantôme” ?
Oui, il y a l’illusion de trouver sa place. C’est-à-dire de s’inscrire sur une scène sociale ou culturelle (que l’appartement métaphorise), et où l’on pourrait jouer une pièce écrite par d’autres. Les contrats des agents immobiliers et des notaires, les règlements de copropriété en tiennent lieu. En visitant un logement, je me regarde incarner un personnage, et donner à autrui les répliques qu’il attend (ou n’attend pas). Je me projette dans des figures de théâtre : Phèdre, par exemple, auprès d’un agent/comédien que j’identifie à Hippolyte (j’ai décliné cette dimension à travers de petites vidéos, que je diffuse en marge du livre, et où je me déguise en différents doubles). C’est l’éternel et inguérissable fantasme de la représentation, qui me permet d’échapper, fictivement, à tout ce qu’il y a en moi d’indécis et d’inconsistant.
Dans la coulisse, il y a l’être intérieur. Une espèce de fou qui me tire par la manche, qui veut avoir le dernier mot et que je n’arrive pas à faire taire. Faut-il l’appeler un fantôme ? Ne sont-ce pas plutôt mes avatars théâtraux qui mériteraient d’être qualifiés ainsi ? La frontière est ténue, d’autant que je ne cesse de la franchir. Pendant qu’on signe le contrat de vente de mon rez-de-chaussée, et que le notaire et l’acquéreur, entre eux, discutent de problèmes d’adultes, une petite voix me hante : celle qu’on n’a pas le droit de faire entendre en société. Elle parle du rapport symbolique que j’entretiens avec le monde. Il y entre du sado-masochisme, du sentiment d’abandon, que sais-je ? C’est pour laisser s’exprimer cette voix que j’écris des livres autobiographiques. Sans elle, peut-être serais-je devenu dramaturge, ou resté cinéaste.
Ce qui apparaît également remarquable dans Je déménage, c’est combien comme dans vos précédents textes se donne à lire dans la recherche d’appartement cette tension interne toujours propre à votre travail, à savoir entre le désir et sa réalisation ou encore entre une aspiration et son intime concrétisation. Dans ce livre très matériel, vous éprouvez au quotidien la grande fatigue de la contingence, l’épuisement à affronter l’immanence alors que le travail de l’esprit devrait vous occuper. En quoi ainsi ce récit rejoue-t-il cette structure qui, comme vous l’affirmez d’emblée vous empêche de tisser ce “lien fragile que j’essaie de construire, pour faire tenir ensemble mes chimères, (et qui) est sans cesse rompue sous les coups du monde extérieur” ? En quoi s’agit-il de “Trouver l’endroit où rien ne s’interposerait entre moi et l’objet insaisissable de mes pensées” ?
Toujours la question du lien. Je me vis comme un être délié, privé d’incarnation, une conscience perpétuellement prête à s’effondrer. Ma subjectivité est sans contours, sans limites auxquelles se mesurer. Il me faut donc, en permanence, relancer du récit (ce que j’appelle même, à l’occasion, du story telling, ou ce que les journalistes de chaînes d’information en continu appelleraient une séquence). Il me faut me raconter une histoire selon laquelle je serais vivant, et justifié à commettre tel ou tel acte. De ce point de vue, la visite d’appartements répond à la structure de mon esprit : une succession de sketches et de recommencements de la fiction. J’avais déjà expérimenté cette formule dans Journal en ruines (la recherche d’un logement pour mon père) et dans Objet rejeté par la mer (la recherche d’un logement où vivre avec Cyril). Mais on pourrait la retrouver, sur divers modes, dans tout ce que j’écris, voire dans mes rituels d’écriture. Je définis ceux-ci comme un moyen “[de forcer] à paraître ma capacité d’agir.”
Dès lors, je ne crois pas être si sévère avec la contingence. Elle me dégoûte, mais me sauve. Le compte à rebours, notamment, devient l’horizon de mes rendez-vous immobiliers ou de mon calendrier notarial, comme de mes matinées de rendement littéraire à marche forcée. Je produis de l’arbitraire (quoi de plus arbitraire, au départ du livre, que la décision de déménager ?), pour me créer. Je n’existe pas encore, sauf à me cogner, à me heurter à l’obstacle. On pourrait voir là-dedans un existentialisme un peu tordu.
Ce qui frappe aussi bien c’est combien Je déménage se donne comme un texte puissamment mélancolique qui signe une impossibilité fondatrice à passer à l’acte, à opérer une décision, à s’imposer dans un moment déterminant. L’ensemble du texte étoile, délaie, retarde sans répit toute décision. Les visites se décalent d’un quart d’heure. Les atermoiements fondent l’être même de la recherche comme si cette recherche devenait l’histoire d’un deuil impossible comme la mélancolie sait toujours l’être. Diriez-vous ainsi de votre texte qu’il pointe vers une certaine mélancolie, celle qui préfère se soucier d’une vie contemplative plutôt qu’une vie active, qui, comme chez Jean Echenoz dont votre texte ici est proche, témoigne d’une loi que vous énoncez ainsi comme tout mélancolique : “Je ne saurais, à tous ces gens, expliquer précisément ce que je cherche” ?
L’hypothèse mélancolique me convient mieux, à coup sûr, que l’interprétation nostalgique (même si je me méfie de l’enfermement dans une catégorie psychanalytique). Il y a cette part du deuil dont vous parlez. Ce deuil qui n’en finit pas et dans lequel on se laisserait glisser, volontiers, comme si c’était l’état naturel de l’âme. D’où la place importante que j’accorde, dans la dernière partie du livre, à l’adieu aux lieux, aux vieux documents qui refont surface. Cet aspect de mon inspiration m’apparaît presque trop évident.
Ce que je cherche ? C’est une évidence qui viendrait à ma rencontre, à la place du constat (ou de la contemplation) trop facile de ce qui n’est plus. La malédiction du mélancolique, c’est peut-être d’attendre que le futur se présente sous la forme rassurante du passé. C’est la mienne. Je ne cesse de convoquer des images, ou des visages, qui me déborderaient, qui prendraient en charge ma subjectivité. Des photos d’appartements, glanées sur internet, j’espère une révélation qui va transcender mes doutes. Quand je croise un garçon dans la rue, je guette, du coin de l’œil, la chance improbable qui le mènera à m’aborder. Le problème du choix, de la décision (si crucial dans le cinéma d’Eric Rohmer qui m’est familier) me renvoie à un abîme. Un non-être, décidément, dont je consigne les tentatives de s’incarner.
Un autre point formel remarquable consiste dans le caractère néoclassique de votre texte. De fait, dès l’entame de votre oeuvre, vous avez développé une culture tournée vers l’interrogation et la célébration des formes classiques gagnées par un certain académisme, des cinéastes ou des romanciers qui cultivent à droite une certaine image de l’ordre narratif. Pourtant, Je déménage bouge là encore cet attachement au néoclassicisme et aux artistes de la réaction auxquels vous vous êtes intéressés : les questions de la décadence, de l’effondrement concernent à présent le jargon des agents immobiliers, les prix de l’immobilier même. Diriez-vous ainsi que votre intérêt pour le néoclassicisme s’est quelque peu déplacé désormais ?
Disons qu’à l’époque du Journal en ruines (dont la rédaction, en fait, s’étend sur une vingtaine d’années), j’étais très sensible à des écrivains de culture ou de thématique catholique : Julien Green, François Mauriac, Georges Bernanos… J’en retirais un certain idéalisme, ou essentialisme, dont je crois m’être pas mal éloigné. A partir, surtout, de Dissimulons !, je me suis mis à promener ma silhouette, avec tout ce qu’elle peut avoir d’anachronique (un troubadour en collants, ou un bourgeois du XIXeme siècle), dans les séjours les plus variés où s’observe le contemporain. Je dirais que je mets à l’épreuve mon côté réac, ou ma pente passéiste, en les confrontant à ce qui les nie. Noël est un minuscule Don Quichotte, qui n’arrête pas de s’exposer aux avatars les plus triviaux de la modernité, et dont le sublime en prend un sacré coup. Il rêve d’une Thébaïde où se retirer du monde, mais le vacarme des éboueurs, dans la rue, dérange ses plans. C’est encore une manière, pour moi, de confronter le mort et le vivant.
Enfin ma dernière question voudrait encore porter sur une question formelle. Dans Je déménage, deux pistes formelles s’esquissent : celle, tout d’abord, musicale qui donne un rythme aux parties intitulées notamment “Presto” ou encore “Vivace”. Celle, ensuite, qui évoque les contes de Poe ou encore Lewis Carroll dont vous seriez l’Alice. S’agissait-il ainsi de donner là des cadres et un ordre propre précisément à lutter contre l’effondrement mélancolique ?
Plutôt qu’à Alice, je me compare, dans le livre, au lapin de Lewis Carroll, avec mes sempiternelles quinze minutes de retard à mes rendez-vous ! S’il y a un itinéraire de conte qui se dessine, je n’en suis pas conscient (et je préfère ne pas l’être).
Quant aux scansions musicales, je les ai décidées après coup : je procède à un montage de mon journal, comme on le ferait d’un documentaire, ce qui me conduit à dégager des mouvements dans le flux des jours. Là encore, j’essaie d’éviter toute stratégie trop volontaire, de ne pas brutaliser une matière qui reste changeante et fluctuante. Je suis à l’écoute d’un lyrisme, d’une forme secrète et souterraine que l’écriture imprime à l’absurdité de ma vie.

Noël Herpe, Je déménage, Le Nouvel Attila, avril 2025, 160 pages, 18 euros
Visitez la carte interactive ici qui vous permet de suivre où Noël Herpe déménage dans la capitale.